Page:NRF 7.djvu/196

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

190 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

et demeuré tel pendant cinquante-huit ans, a parlé quelques jours avant sa mort "? Ne savais-tu pas que ces choses, il appartenait à Swift, à Pope, à Addison seuls de les conter. Tout ce qui, pour eux, était bien, pour toi était déraisonnable. Pour- tant, avec une caution de huit cents livres, cette fois, tu fus quitte. Mais huit cents livres, mon pauvre de Foë, c'est la fortune cela ! La première fois, les juges en perruque à marteau, les hommes fourrés, graves et cruels qui siègent à Old Bailey Court, t'avaient pris la santé, la liberté et l'hon- neur ; ils te prenaient, cette fois, seulement ton argent. C'étaient d'excellents juges. AU right ! Voilà de bons coquins qui vendent huit cents livres à un homme le droit de respirer sous le ciel libre du plus indépendant et plus beau pays !

Mais là n'étaient point, Daniel, tous tes maux encore.

Que John et Sarah Marlborough reparussent, c'était une chose à laquelle l'Anglais le plus endurci ne pouvait croire. C'est pourtant, de Foë, ce qui arriva en 1714, quand la reine Anne fut morte et que Georges I*"^ de Hanovre entra, tout-puissant, dans Londres et passa sous la voûte des arcs, des épées et des étendards comme naguère avait fait Guillaume, au temps où tu étais soldat, Daniel, et mettais ton épée au service des princes.

Dès lors, de Foë, du moment où il en fut décidé

�� �