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26o LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

Ah, Violaine, que vous êtes belle ainsi ! et cependant j'ai peur et je vous vois dans ce vête- ment qui m'effraie !

Car ce n'est point la parure d'une femme, mais le vêtement du Sacrificateur à l'autel.

De celui qui aide le prêtre, laissant le flanc découvert et les bras libres !

Ah, je le vois, c'est l'esprit de M onsan vierge qui vit en vous et la fleur suprême au dehors de ce jardin scellé !

Ah, ne tourne pas vers moi ce visage qui n'est plus de ce monde ! ce n'est plus ma chère Violaine.

Assez d'anges servent la messe au ciel !

Ayez pitié de moi qui suis un homme sans ailes et je me réjouissais de ce compagnon que Dieu m'avait donné, et que je l'entendrais soupirer, la tête sur mon épaule 1

Doux oiseau ! le ciel est beau, mais c'est une belle chose aussi que d'être pris !

Et le ciel est beau 1 mais c'est une belle chose aussi et digne de Dieu même, un cœur d'homme que l'on remplit sans en rien laisser vide.

Ne me damnez pas par la privation de votre visage !

Et sans doute que je suis un homme sans lumière et sans beauté

Mais je vous aime, mon ange, ma reine, ma chérie !

VIOLAINE. — Ainsi je vous ai vainement

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