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CHRONIQUE DE CAERDAL 665

d'Italie, Rivoli, l'Egypte, le traité d'Amiens et Austerlitz. Buonaparte et moi : léna et /es Naîchex; Wagram, l'Europe conquise et les Martyrs ; la Grande Armée, prenant ses quartiers d'hiver pour la gloire des siècles, dans toutes les capitales, de Lisbonne à Moscou, et l'Itinéraire de Paris à Jérusalem : quoi ? n'est-ce pas aussi un beau voyage ?

��Stendhal meurt de rire à cette idée. Sans avoir lu les Mémoires, il perce les bulles de cette rhéto- rique sentimentale et de cette folle vanité. Quand elle aurait le diamètre de la terre, serait-ce moins du savon } 11 est naturel aux poètes d'avoir une opinion sublime de leurs ouvrages et de vouloir l'imposer. Mais il se trouve que Chateaubriand ne peut pas être jugé en poëte et sur ses œuvres. Car, n'y ayant que lui dans ses œuvres, c'est toujours lui qu'on juge. La pensée et les caractères manquent par trop dans la musique de René.

La vanité de René n'est pas moins ingénue en amour. Et peut-être ne marque-t-elle pas une moindre impuissance. Quand il dit aux femmes : " Ne croyez pas désormais recevoir impunément les caresses d'un autre homme ; ne croyez pas que de faibles embrassements puissent effacer de votre âme ceux de René ! " quelle fatuité, quel ton exécrable, quel ridicule ! De votre âme .Ml y a de

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