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��CHRONIQUES

��LES POÈMES

Choix de Poésies de Théodore de Banville. Préface par M. Charles Morice (Eug. Fasquelle). — L'hellénisme des Parnassiens, — Banville et Emmanuel Signoret.

Nous vivons à l'égard des œuvres du passé sur des jugements tout faits et sans suffisant contrôle. Nous avons trop à lire pour trouver le temps de relire. Ainsi risquons nous d'être injustes et d'admirer ou de blâmer de confiance des écrivains dûment classés et vers lesquels ne nous ramène aucun irrésistible attrait. Mais c'est notre devoir, quand l'occasion s'en présente, de remettre à l'épreuve notre factice opinion et, en ce sens, nous devons des remerciements à M. Charles Morice pour le Choix de Poésies de Banville, qu'il vient de publier à la librairie Fasquelle — et qui nous apporte hélas! une demi-déception.

Oui, Banville occupait dans notre souvenir, seul d'entre les Parnassiens, une place privilégiée ! Alors qu'il entrait quelque dureté dans notre distant respect pour un Leconte de Lisle, dans notre admiration pour un Hérédia — à Banville nous avions voué une manière de tendresse. — Peut-être étions-nous peu tentés de reprendre ses ouvrages et gardions-nous surtout mémoire du ton de Florise, de Gringoire et des Odes funambu- lesques, comme d'un chant d'autant plus doux qu'il est entendu de plus loin. Je ne sais quelle grâce boulevardière et pourtant sans vulgarité se répandait sur sa figure déjà reculée dans le temps. Nous songions à propos de lui aux comédies de Musset,

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