Page:NRF 7.djvu/907

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

NOTES 901

existé : cela ne m'importe plus, puisqu'elles vivent désormais

grâce à l'art de Pilon.

H. B.

  • *

LA CHANSON DU VIEUX MARIN, traduction nouvelle de Valéry Larbaud. (Nouvelle collection britannique, Victor Beaumont.)

" L'histoire, l'analyse et la critique de ce célèbre poème, dit M. Valéry Larbaud dans sa préface, ont été assez amplement et bien traitées par M. Emile Legouis d'abord, dans La Jeu- nesse de William Wordsicortk, et ensuite par M. Joseph Aynard dans son Cokridge, pour qu'il soit inutile de refaire après eux ce travail. Je renvoie le lecteur français à ces deux importants ouvrages. Je me contente de donner ici, avec les explications strictement nécessaires, des traductions littérales des principaux documents originaux qui jettent quelque lumière sur la genèse et la composition, sur les sources et sur la publication de la Chanson du Vieux Marin, ainsi que sur l'accueil qu'elle reçut des critiques. "

La traduction elle-même est belle et aisée. On s'étonne de trouver dès 1798, porté à un excès qui ne sera pas dépassé, ce goût de la légende et du surnaturel dont vivra une bonne moitié du lyrisme anglais pendant tout le dix-neuvième siècle.

Le décor préraphaélite est déjà tout développé. Qui n'a vu chez Burne-Jones ces " hommes tout lumière, ces hommes séraphins sur chaque cadavre debout. " Chose curieuse : ce poème par lequel Coleridge inaugurait un mouvement qui devait être si national, la critique n'y voulut voir qu'influence étrangère. " La tentative d'un Hollandais pour atteindre au sublime allemand, " écrit Robert Southey en 1798 ; " L'extra- vagance d'un poète allemand atteint de folie, " dit V Analytical Reviezv. N'en va-t-il pas toujours de même auprès des puristes, chaque fois que paraît une œuvre réellement neuve et puis- sante ? J. S.

�� �