Page:NRF 8.djvu/19

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

LA CONQUE d'or 13

rejoindrai-je le catholicisme, puisqu'on dit qu'il n'est qu'un paganisme retourné et continué. Bien que la physiologie comparée des religions soit un jeu dont il est vite fait de se lasser, par paganisme, j'entends force, raison, beauté, perfection humaine, et j'en entends assez pour aborder de plain-pied au catholicisme, dans la mesure où il m'accom- mode de toutes ces vertus. Je trahis à des degrés égaux les antagonistes fameux à qui je suis rede- vable de ma formation historique, mais je n'ima- gine pas d'autre manière de les concilier en moi. Ce que je demande avant tout à un système, à une œuvre, c'est l'adaptation des parties les unes aux autres, le rapport exact des moyens employés à la fin poursuivie.

C'est pourquoi tout mon paganisme ne fera jamais que le chœur de Sainte-Cécile trouve grâce à mes yeux. Dans cette église fortifiée dont l'inter- prétation gothique n'est qu'une concession au goût architectural de l'époque, mais qui, d'inspiration et de tendances, est romane, et de toutes ses forces, voir une aussi folle absurdité, d'ailleurs exquise, installée ! Encore la porte de Dominique de Flo- rence, et le baldaquin à clochetons qui précède un porche tout en alvéoles et en prismes, font-ils l'effet d'une charmante excroissance incrustée, d'une grotte madréporique ouverte au flanc du monstre, qui n'en est, du reste, nullement déprécié. Mais le jubé ! C'est le cardinal d'Amboise, étant

�� �