Page:NRF 8.djvu/275

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

LETTRES A FANNY BRAWNE 269

��XXXVII

(Je n'écris ces mots qu'à la fin pour qu'aucun regard ne puisse les surprendre.)

Mon enfant chérie,

Je voudrais que vous inventiez quelques moyens par lesquels je pourrais être heureux sans vous. Je suis, d'heure en heure, plus concentré en vous; toute autre chose prend dans ma bouche un goût de cendre. Il me semble impossible d'aller en Italie ; la vérité est que je ne puis vous quitter et n'aurai jamais une minute de contentement jusqu'à ce qu'il plaise au hasard de me faire vivre avec vous pour de bon. — Mais, je n'irai plus longtemps ainsi. — Une personne bien portante comme vous êtes, ne peut concevoir les affres que traversent des nerfs et un tempérament comme les miens. — Quelle est l'île où vos amis se propo- sent de se retirer ? Je serais heureux d'y aller, seul avec vous, mais non avec du monde. Les méchants propos et les jalousies de nouveaux colons qui n'ont rien d'autre pour se distraire, sont insupportables.

M' Dilke est venu me voir hier et sa visite m'a

�� �