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POÈMES 45^

notre enfance !

blanc souvenir des grandes vacances !

O confidences de charmantes cousines adolescentes !

Propos très graves sous le dôme des hautes branches

Folles d^ oiseaux j et qui font une lumière fraîche^

Où d'inlassables petites mouches vibrent et dansent ! —

Encore une Journée d'orage qui s'annonce ! Va-t-il tonner y ce soir y comme autrefois ? mon amiy rappelle-toi Les orages de notre enfance !

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Rappelle-toi les cris perdus de la cloche de r Eglise

Et l'appel affolé de la cloche des soeurs^

Qu'on voyait — véhémente petite cloche des Filles de Marie —

A chaque coup, chavirer dans sa cage de fer !

Rappelle-toi le ciel noir comme du plomb Et la chevauchée des éclairs comme des soldatesques A travers le silence des rues noires et jaunes ! — A tout instant, les toits des maisons Et les jardins rouilles disposés en terrasses S'éclairaient, et chaque fois, j'apercevais. Tout en haut de la ville, la façade de l'Eglise, Avec le cadran de l'horloge comme un œil ! —

Enfin c'étaient la trombe et les décharges de la grêle ! Rappelle-toi, tragique et ravagé, le visage de mon aïeule. Et la prière qu'elle proférait sans se lasser. Enflant et diminuant tour à tour sa voix violente et dolente:

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