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l'épreuve de FLORENCE 771

ratiocinez-vous en-dedans au nom de l'art. Avant d'avoir à vous soucier de vos yeux, du contente- ment de vos yeux, il vous faut, malgré vous, lire sur ce mur comme dans un livre. Il vous faut, de gré ou de force, assister à ce " cinquième acte de mélodrame " comme vous êtes tenté de l'appe- ler. La belle malice d'émouvoir avec des suaires et des cadavres ! Vous n'en êtes pas moins ému : vous ne désavouerez pas votre cœur. — Lorsque vous pouvez " voir " enfin, or, pas une de ces belles formes durement caractérisées (et plutôt selon Sienne que selon Florence), pas une de ces riches et subtiles couleurs, qui déçoive vos yeux ! Pas une non plus pour les éblouir et pour éclipser le foyer du drame ! Un autre registre de voix, à ce contact, dans votre fond s'éveille ; voix plus graves, plus dépouillées, moins près des sens et vous devez les écouter.

Vous n'osez pas encore vous avouer que vous avez peut-être un peu trop délibérément exclu de l'art — je veux dire des arts plastiques — ce que vous appelez " littérature " au profit de la forme en soi, dessin, couleur. Ayant reposé votre vue sur le charmant concert qui voisine dans la même fresque et dont l'émotion de sérénité laisse votre esprit tout présent, vous ne pouvez nier que la scène des morts, plus littérairement conçue, n'offre aussi un plus beau spectacle. " Sortons ! " dites- vous vivement.

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