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DE LA FOI 805

l'égalité. Mais cette profonde désobéissance à mes exigences, tant d'indifférence à mes décrets, cet air de dire que je n'y connais rien... Quelle force indomptable je touche tout à coup ! Je me heurte à " Celui qui est ".

Après tout je n'ai le droit de faire aucun reproche à Dieu. Car je n'ai pas à le concevoir à l'avance. Je n'aurais à le concevoir que si je ne le trouvais pas. Mais justement je le trouve. Je n'ai pas le temps de me faire une idée de lui ; rien ne peut précéder mon expérience, le contact que je prends avec lui. Il est là d'abord ; il paralyse ma raison ; il met tout de suite à la place de ce qu'elle allait forger, lui-même. L'infinie perfection, au lieu que je doive chercher s'il la possède, elle est ce qu'il est. Je l'apprends de lui, je l'étudié en lui. Et nous pouvons bien avouer, puisque les philosophes ne nous écoutent pas, que cette perfection est un peu plus intéressante que celle qu'ils imaginent et qu'ils n'auraient pas inventé ça.

Dieu aime les hommes. Il aime chacun de nous dans ses entrailles et selon qu'il l'a fait. Il ne s'amuse pas à se retenir sans cesse sur la pente d'une préférence, il ne s'oblige pas à penser à tous les autres au moment où son brûlant amour s'ap- proche de l'un de nous. Son amour, c'est autre chose qu'une bienveillance, qu'une protection ad- ministrative, que le sourire d'un sage toujours prêt

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