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888 " LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

Il ne s'agit donc pas pourj vous de tout com- prendre : mais d'éprouver et d'ouvrir votre cœur en confiance à ce qu'un plus grand que vous a sans doute compris. Livrez-vous, et vous laissez faire.

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��Dans le cœur du grand homme, la pensée est un chant, et l'esprit s'est fait musique. La musique et la beauté sont partout, comme la vie ; mais on les ignore sans l'homme. La révélation de Bee- thoven est pleine d'une bonté héroïque et d'une égale pureté. Son discours est celui d'une immor- telle douleur.

Aux Derniers Quatuors, Beethoven ne fait plus rien pour plaire au monde. C'est quand il s'accomplit lui-même, que le grand artiste fait le plus pour les autres. Sur les quatre instruments, Beethoven chante comme s'il était seul. Sa riche unité se répand et se développe. A qui sait voir il ne cache plus rien : il ose ne rien cacher.

Confession sans pareille. Une douleur qui s'épure, à mesure qu'elle grandit ; et qui grandit, à mesure qu'elle se possède. Une douleur qui ne se renie jamais, et qui veut se connaître tout entière. L'ardente candeur du désir, qui appelle la vie, et qui sait bien qu'il faut répondre pour elle. La vie, la foi au vrai bonheur ! Une religion de la

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