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NOTES 92 Ç

qu'un autre écrivain apporte l'étude érudite à laquelle il était mieux que moi préparé. Son entreprise ne me fera pas renoncer à la mienne. Je les crois tontes deux indispensables. Mais on ne peut nier que M. Loiseau ait choisi la plus longue et la plus difficile. Il sied donc que notre attention fidèle l'en récom- pense et l'encourage à la mener jusqu'au bout.

M. A.

��LE FAUST DE GŒTHE, essai de critique impersonnelle, par Ernest Lichunberger (Félix Alcan).

Peut-être serait-il vain de protester, en faveur du sens propre, contre l'idée d'une " critique impersonnelle ", qui procède par comparaison des appréciations différentes tou- chant un même sujet. Mais la méthode n'apparaît pas â son avantage dans cette première application : on ne voit point que M. Lichtenberger tâche, autant qu'il l'avait promis, de peser les sufirages au lieu de les compter, et réussisse à dégager les solutions vraiment tj'piques. Toutes références et citations sont réservées pour un ouvrage plus complet. La disposition du livre sépare des thèses qui se tiennent étroitement, et ne valent que prises dans leur unité : toute définition du caractère de Faust n'est-elle pas solidaire d'opinions sur les autres personnages, sur l'action du drame, sur les visées du poète ? On soufire aussi de voir mises sur le même plan :

i*> Des questions de fait, dont la solution une fois obtenue réduit à néant toutes conjectures ;

2» Des questions de goût, prêtant à des dissentiments qui peuvent servir à caractériser plusieurs époques, plusieurs écoles d'art, plusieurs familles d'esprits ;

3" Des questions oiseuses, créées par l'ingéniosité des com- mentateurs, mais auxquelles le poète n'aurait su ni voulu répondre, et que le lecteur ne perd rien à négliger.

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