Page:Nadaud - Chansons, 1870.djvu/252

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Mon âme a repris sa fierté,
Et je lui jette en liberté
Mon anathème.
Ô mes lèvres, que vous mentiez !
Tous les jours vous lui répétiez :
Je t’aime !

Ô la capricieuse enfant,
Qui n’aime pas, et qui défend
D’aimer les autres !
Heureux les cœurs sans amitié,
Qui n’ont jamais pris en pitié
Les nôtres !

Fuyons, fuyons ; voici l’instant
Où, tous les soirs, elle m’attend,
Froide et touchante.
Et moi, je fuis loin de ces lieux,
Sans une larme dans les yeux :
Je chante !…

Mais qu’ai-je vu ? Le vert gazon,
L’allée obscure, la maison…
Ah ! plus de doute :
Maudits cheval et cavalier,
Qui ne sauraient pas oublier
Leur route !

Fuyons, fuyons ; presse le pas…
Mais non ; ne l’aperçois-tu pas
À sa fenêtre ?
Il faut lui dire adieu ; demain,
Nous nous remettrons en chemin…
Peut-être ?…