Page:Nadaud - Pages choisies, 1923, éd. Le Rue.djvu/13

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INTRODUCTION

Mais il y a mieux encore. Dans cet ordre d’idées ce qu’il y a de plus profond, c’est évidemment l’esprit, et Nadaud l’avait gardé réellement chrétien ; c’est aussi le sens moral qui était chez lui fort aiguisé et pénétrant. De cela, tous ses poèmes et surtout ses chansons apporteront des preuves nombreuses. Et comme ces témoignages seront frappants de netteté et de belle loyauté ! Il suffit en parcourant ses œuvres de ne pas se laisser absorber par le seul charme poétique, et dès lors les manifestations de ce souci religieux se multiplieront sous les yeux. Il est piquant déjà, en plein XI X^ siècle, dans cette génération dont les hommes de lettres sont loin encore d’avoir dépouillé l’ esprit voltairien, de relever cette profession de foi synthétique, qui est bel et bien une négation dit déisme de Rousseau :

Le premier pas dans la sagesse, C’est l’amour d’un Dieu révélé. (Ma Philosophie) .

Entendons bien qu’il ne s’agit pas d’un Dieu lointain, abandonnant l’homme à son triste sort :

Un seul maître verse à nos sphères Le soleil, la vie et l’amour. Pour les grands il fit la clémence, Le courage pour les petits ; A tous il donne l’espérance... (Les dieux).

C’est bien du Dieu- Providence, du Dieu infiniment bon qu’il est question. Que de fois le poète fait intervenir la Providence divine ! Il la fait entrer en cause — ce n’est qu’un exemple entre beaucoup d’autres, — à propos d’un bel écuyer, joueur et libertin, qtii subit la destinée de l’enfant prodigue. Il s’adresse à lui en ces termes :

Va, mon fils, dépense, dépense, Tu subis une dure loi : La Providence A ses desseins sur toi.

(Une expiation).

tiques, nous citerons seulement : Mgr Masquelier, Gustave Nadaud, dans les Contemporains, de la Bonne Presse ; — Georges Montorgueil, Gustave Nadaud, étude biographique, dans la Revue encyclopédique, 1er juin 1893 > — A. Varloy, Gustave Nadaud, sa vie et ses œuvres, en I vol. in-i6, Daragon, éditeur, 1910. — Parmi les notices purement littéraires, il faut signaler un article de M. Charaux, le professeur de la Faculté libre des Lettres de Lille, dans la Revue catholique des institutions et du droit (avril 1895) ; une étude approfondie de M. Joseph Crombé sur le style, le vers, la rime, chez Nadaud, dans les Mémoires de la Société d’émulation de Roubaix, année 1909, tome XXVIII ; etc..