Page:Nagaoka - Histoire des relations du Japon avec l'Europe aux XVIe et XVIIe siècles, 1905.djvu/45

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quelque apparence de port, ou de bon ancrage, nous aperceusmes du costé du sud, presque vers l’horizon de la mer un grand feu ; ce qui nous fist croire qu’en ce lieu nous trouverions possible quelque bourg, où pour notre argent nous avions moyen de nous fournir d’eau douce, dont nous avions grand besoin. Ainsi nous allasmes surgir tout devant l’isle à septante brasses et vismes à mesme temps s’en venir à nous de terre deux petites Almedias dans lesquelles il y avait six hommes, qui après avoir joint nostre bord en nous faisant des compliments à leur mode nous demandèrent d’où venait le Junco ? à quoy leur ayant faict response qu’il venait de la Chine avec de la marchandise en intention de faire quelque commerce en ce lieu, si l’on en donnait la permission, un des six nous respondit : Que le Nautaquin Seigneur de cette isle, appelé Tanixumaa, le souffrirait très volontiers, moyennant les droicts qu’on avait accoustumé de payer au Japon, qui est, continua-t-il, ce grand pays que vous voyez là devant vous. Ces nouvelles et plusieurs autres choses qu’ils nous dirent nous resjouîrent infiniment, de sorte qu’après nous avoir monstré le port, nous levasmes l’ancre et nous estants mis dans un batteau, allasmes par proue nous mettre à l’abry d’une calle que la terre faisait du costé du sud, où il y avait une grande ville appelée Miaygimaa d’où nous vinrent plusieurs Paraoos avec des rafraîchissements que nous acheptasmes[1]. »

  1. Les voyages advantureux de Fernand Mendez Pinto,