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à travers le grönland.

2o Un sextant avec un horizon artificiel. Jamais la température ne s’abaissa, à midi, jusqu’au point de congélation du mercure.

3o Un azimut avec trois boussoles pour la mesure de la déclinaison et les observations trigonométriques, cinq boussoles de poche, trois baromètres anéroïdes, un hypsomètre, instrument particulièrement recommandable pour sa légèreté, six thermomètres fronde — en enroulant un morceau d’étoffe mouillé autour de la houle de ce thermomètre on peut mesurer le degré hygrométrique de l’air en le comparant à un thermomètre sec, — un thermomètre à minima et un thermomètre à alcool.

4o Quatre montres à ancre. Pour une expédition comme la nôtre, les chronomètres de poche, s’arrêtant facilement dans certaines positions, ne sont pas pratiques. Nous ne fûmes pas précisément heureux avec nos montres. L’une s’arrêta à la suite d’un choc ; une autre marcha irrégulièrement après un accident du même genre ; la troisième, que je possédais depuis longtemps, s’arrêta également, probablement par suite de la présence de poussière dans les rouages ; la quatrième seule marcha bien tout le voyage et donna des résultats satisfaisants pour les observations. L’erreur dans la détermination de mes longitudes ne dépasse pas un demi-mille. L’expédition fut munie d’excellents instruments, grâce à l’obligeance du professeur Mohn, directeur de l’Observatoire météorologique de Kristiania, qui s’occupa avec le plus grand soin de cette partie de notre équipement.

À la demande du professeur Petterson, de Stockholm, j’emportai les instruments nécessaires pour recueillir au cours du voyage des échantillons d’air. C’étaient de petits tubes fermés à l’aide d’une soudure et dans lesquels le vide avait été fait. En les ouvrant, ils se remplissaient d’air, et pour les fermer, on ressoudait l’ouverture à l’aide d’un chalumeau et d’une lampe à alcool. Nous avons pu par ce procédé rapporter de l’air recueilli dans l’intérieur du Grönland.

Je me munis en outre d’un appareil photographique avec deux châssis renfermant des pellicules dites Eastman’s American stripping films. Des glaces auraient été trop lourdes à transporter. Pour pouvoir changer les rouleaux de pellicules, je m’étais muni de deux lanternes rouges, l’une en verre, l’autre en papier. Cette dernière nous rendit