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À LA HACHE

— Tique, tique… Tique, tique, Tique, tique, Tique, taque…

Deux cents semelles, sur le plancher, à l’unisson : Tique, tique… Tique, tique…

Le cou des admirateurs s’étire… Les bottes des danseurs tapent les planches avec plus de force. Ils se prennent la main, rapidement, changent de place, se saluent, recommencent. L’Épicier manifeste sa joie par des cris et se donne des coups de talon au derrière, alternativement. Laurence bombarde de puissants « Cré gué ! », se touche aux semelles, de la main avancée, avec rythme. La ronde s’accentue. Les gigueux tournent, sautent, font deux pas de côté, avancent, reculent. Et toujours, le bruit tombe en grêle sur le tambour en pin sec.

— Tique, tique, tique, tique…

Les applaudissements, les hourras, encouragent nos héros. Leurs mouchoirs planent, horizontalement, au-dessus des épaules. La sueur laisse des coulisses blanches sur leur front poudreux. Le violon court, vole, tonne. Les champions suivent essoufflés. Voici les deux genoux qui se touchent en un petit saut rapide. Un talon droit frappe le bois, pendant que la semelle gauche fait de même. Derniers cris. Deux sauts énormes, bras en l’air. Triomphe.

Le joueur de violon, épuisé, s’est arrêté