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SCÈNES D’HIVER

pui résistent cependant et claquent leurs frissons sur les entraits.

Au dehors, il n’y a plus ni lac, ni montagne, ni ciel. Seul, un grand trou blanc. La vie s’y agite joyeuse. Une multitude d’oiseaux de neige y plonge, vole et joue. Leurs piaillements me charment. Ils s’attachent aux bordées les plus denses. Pourquoi les petites victimes de l’autre jour ne sont-elles pas ici ?

Voilà la belle vie, pour ces pigeons lilliputiens. Comme ils savent lutter ! Leurs ailes se fondent avec les flocons. Aussi, les braves petits braves triomphent.

…Pourquoi ne pas essayer de faire comme eux, enfant brune, fillette rousse et femme blonde, ayant peur de la lutte parce qu’elle est trop ardente ?

Après un dernier assaut, la poudrerie tombe plus fatiguée que jamais. Le soleil cligne de l’œil à travers son nuage en étoffe du pays. Et les rayons balayent les dernières lubies, tournant encore, avant de mourir, pendues aux pins de la rive lointaine.

Midi. Les équipes arrivent, joyeuses autant que des séminaristes en vacances. Tout le bagage d’outils brille avec orgueil. Les 200,000 billots sont coupés. Et, dans trois jours, la Noël. Par dessus le marché, le missionnaire sera à la