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LES ÉQUIPES SE FORMENT

couteaux de table, fourchettes, cuillères en étain, tombent pêle-mêle dans les boîtes à pain. Le hangar principal offre un aspect de foire. Sacs de fèves et de pois, sucre, riz et farine, raisins, pruneaux séchés, sel fin, gros sel, épices, thé, café, etc., s’entassent près des portes en tas colorés, en courbes jaunes ou brunes.

Voici encore O’Neil, le roi des consciencieux.

— Ton réveille-matin, y sonne pas, commis ?…

— Tu cries pourtant assez fort pour nous réveiller, remarque un petit vieux moqueur.

— Mêle toâ de ton z’affaire, hein, « son of a gun »…

Donc un réveille-matin neuf à ajouter aux effets donnés pour le groupe du lac Jérôme.

C’est maintenant au tour des outils, gaffes, crochets, grappins, rames, câble, dynamite. L’acier brille, s’accroche, tombe à côté des provisions. Ces armes de la colonisation première semblent avoir hâte de gripper, mordre ou pousser les billes dans l’eau, verte ou bleue, au caprice des lointaines falaises.

Il faut ensuite des sacs d’avoine pour les chevaux de portage. C’est une fête. Des rats, petits et gros, vous passent dans les jambes, ombres grises avec des pattes. Jusque sur les lambourdes