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À LA HACHE

du toit, les mignonnes chattes, les matous, platoniques à l’occasion, font un carnage héroïque de la gent rongeuse.

Puis les lampes, la chandelle, ces langues de feu de la tente, les meules à aiguiser, le baril de mélasse traditionnel, dos de chameau, toujours pesant, et que sais-je encore ? s’ajoutent aux piles commencées.

— Les couvartes… c’est l’moment des couvartes…

Mon compagnon Alphonse Boucher, ayant ainsi démontré la puissance de sa voix de cabaleur, se place en sentinelle près des monticules de laine à barres rouges ou blanches. La distribution s’effectue avec ordre. Deux paires à chaque individu. Joie naïve lorsqu’elles sont neuves.

— Pareilles comme les ceusses faites au métier par ma mère…

— Y a pas d’poux dedans ?…

— Tu l’sauras ben assez vite…

— C’est toujours assez beau pour coucher tout seu’…

Chacun lance un mot. Les rires fusent, pleins de santé. On voit alors ces braves courir vers leurs logements respectifs, tels des oiseaux de légende, ailes grises flottant.

Reste la visite au hangar à foin. Il y fait