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Langelle arriva.


CHAPITRE XVII

Une note malencontreuse.


Pendant que le navire piquait de nouveau dans l’ouest-sud-ouest, Le Toullec descendit dans sa chambre, tapant les portes, exaspéré contre lui-même d’abord et surtout contre le lieutenant, dont il avait parfaitement aperçu le sourire gouailleur. Et il s’endormit, en envoyant Langelle à tous les diables… Mais il se réveilla calmé, ayant à peu près oublié sa mésaventure. Alors, une fois habillé, il se fit apporter le journal des officiers.

On appelle ainsi un gros bouquin dans les pages duquel, en campagne, sont consignés au fur et à mesure tous les événements relatifs aux choses du bord.

Chaque officier, en quittant son quart, doit y coucher ses observations sur le temps, la force et la direction du vent, l’état de la mer, les routes faites, les lochs, la voilure et l’allure, comme les incidents des quatre dernières heures. À midi, tous les jours, l’officier chargé des montres inscrit le point au journal, où le commandant consigne aussi, mais le soir, ses ordres pour la nuit. Le commandant lui-même n’a pas le droit de biffer ou de changer la moindre virgule sans le consentement du signataire de tel ou tel paragraphe, car chacun signe ses diverses observations.