Page:Nau - Force ennemie.djvu/122

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sicule de Vassetot qu’est construite pour LE malade. Ah ! il est bien Robidor ! ’larrive à cinq heures du matin saoul comme « père et mère » (comme un troupeau de bourris, — quoi !) — j’comprends une tape l’après-midi, mais à cinq heures du matin ! — Y casse son brancard de drouète qu’y rakmode avec de la corde, y se manque de ça qu’y me verse dans de la bouse et avec son mulet de cheval qu’a des pieds de… marchandise, y me fait faire une demi-lieue à l’heure ! ’Cré enfant de « mauvaise femme », va !

Robidor demeure impassible. Une seule fois, mon gardien s’étant tu pour respirer, il murmure avec douceur :

— Voyons, Léonard, fous-moué la paix, pas moins ! J’t’ai vu pus saoul qu’moué : j’ai-t-y fait des histouères ?!

À la fin, Léonard rentre sa tête dans le fiacre et se met à brosser son melon blanchâtre avec une manche de sa veste ; il crache avec soin sur une petite tache encore inaperçue et frotte l’endroit avec son mouchoir. Puis, il tire un journal de sa poche, enveloppe le chapeau dedans, atteint une valise faite d’un morceau de papier goudronné et d’une forte ficelle, y prend une sorte de casquette de marchand de marrons et s’en gante le crâne. Il monologue :

— Ça, c’est un chapeau délicat. Ça supporte deux, trois heures de poussière mais pas une demi-journée… Je le remettrai pour rentrer à Villiéville ; mais pourquoi que je l’abîmerais dans la guimbarde