Page:Nau - Force ennemie.djvu/174

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courtisanesque, ce salut d’homme libre, également indemne, — et de la rage de grossièreté des nobles butors pour qui toute politesse est hypocrisie, — et de la lèpre salonnière :

— Eh bien ! monsieur, vous avez causé un peu avec votre cousin, dit-il doucement mais sans aucune cordialité au loyal Elzéar. Comment le trouvez-vous ?

À ma grande surprise les rayonnants yeux bleus du minotier s’obscurcissent et tout son visage exhibe les symptômes d’une « mâle douleur ».

— Ah ! ne m’en parlez pas ! Je ne le trouve pas bien, pas bien du tout, mon cher Docteur !

Raoula paraît épouvantée de cette effronterie mais n’ose rien dire.

— Vous m’étonnez beaucoup, fait le Docteur. Ce matin je l’ai vu plus calme que jamais, tout-à-fait en bonne voie.

— Soit ! Mais vous n’étiez pas ici tandis que je causais avec lui tout à l’heure. J’avais rarement constaté chez lui autant de nervosité ; il a besoin de ménagements infinis…

— De ce côté vous n’avez rien à craindre… Mais, comment se fait-il que ma présence seule l’ait si promptement guéri de son agitation ? Je ne suis ni magicien, ni magnétiseur, — malheureusement peut-être !

Et le Dr  Froin examine la physionomie d’Elzéar avec la curiosité amusée d’un peintre qui cherche à déterminer le caractère de son modèle. Tout