Page:Nau - Force ennemie.djvu/187

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digne de Kmôhoûn, me traverse la cervelle et je demande :

— Eh bien ! et Louëdin ?

Mais si je me figurais impressionner Célestine, j’avais de la naïveté de reste.

— Louëdin ? réplique-t-elle avec froideur, ça sera pour dem… Enfin il peut se brosser le ventre pour l’estant. Quand il ne me voit pas dans la cour, il sait qu’y ya « pas plan ».

Mais l’alcool et les… tours de force ont raison à la longue de la riche nature de l’infirmière. Grâce à nos savantes manœuvres, la forte jeune personne a bu près d’un litre et demi de sicasse, tandis que nous (Kmôhoûn et moi, sobres comme des méharis), — nous nous contentions d’un peu moins d’un demi-setier.

Mlle  Bouffard s’endort d’un lourd sommeil, « lassata nec satiata », car elle soupire encore, entre deux hoquets, une minute avant de fermer les yeux :

— Ah ! petit sale ! Ce que tu gagnes à être connu ! R’fai-sons connais-sance, — veux-tu ?

Kmôhoûn est arrivé à ses fins :

— Maintenant, nous déménageons ! ordonne-t-il.

Mais quel bonheur que le service des « veilleurs » soit si peu régulier chez le Dr  Froin ! Sans cette belle négligence, on aurait eu le temps de nous pincer vingt fois pour une. Nous avions laissé la porte entr’ouverte !

Tout à coup j’ai un frisson d’épouvante, —