Page:Nau - Force ennemie.djvu/21

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— Allons ! vous n’êtes pas aussi bien réveillé que je le croyais !… Et vous ne vous souvenez pas de m’avoir vu depuis le moment où je vous ai adressé la parole dans le Cabinet di-rec-to-rial ?

Ces deux derniers mots avec amertume. Je l’ai blessé en lui rappelant qu’il n’est que le second dans la maison.

— Non, je ne m’en souviens pas…

— Tant pis ! — Mais c’est exactement ce que je croyais. Et comment vous trouvez-vous ce matin ?

— Plutôt bien.

— Avez-vous mangé ?

— Avec appétit.

— Ce n’est pas trop tôt, car, ces derniers jours, ce qu’on a pu vous obliger à prendre n’a pas été grand’chose.

Je me préoccupe bien de cela ! C’est du passé ! Ce qui m’inquiète, c’est l’avenir immédiat. Je lui demande avec impatience :

— Et combien de temps pensez-vous me garder encore ici, je vous prie ? Si j’ai été fou, je ne le suis plus ; je suis encore un peu faible et voilà tout. Pourriez-vous me renseigner à ce sujet ?

Les sourcils de Bid’homme se hérissent de plus en plus :

— Il vous serait facile de me parler sur un ton moins impoli ; mais je vais vous répondre catégoriquement : Vous sortirez de cette maison dès que je… dès que l’on jugera à propos de vous en laisser sortir.