Page:Nau - Force ennemie.djvu/211

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lons ; Léonard s’éloigne un peu et Auzoux s’évanouit comme une ombre :

— … Je crois bien agir en vous parlant comme je vais le faire, reprend le Docteur, car, en vérité, je vous crois souvent tout à fait raisonnable en dépit de vos rechutes. Vous êtes de ces névropathes plus nombreux qu’on ne se le figure, qui assistent à leurs propres… exploits et les déplorent sans pouvoir se maîtriser. L’accès de perversité passé, ils s’épouvantent des sottises qu’ils viennent de commettre sans avoir, un instant, cessé de se voir en scène, jouant leur rôle insane, tyrannisés par une sorte de volonté parasite qui annule, pour des heures, leur libre-arbitre. Il n’y a chez eux aucune inconscience et ils sont plus malheureux que les autres. Ils sont, le plus souvent, assez intelligents et je suis persuadé qu’on peut les guérir en ne craignant pas de leur parler de leurs… erreurs, en s’occupant énergiquement de redresser leur bon sens qui n’est que faussé…

Et je l’entends murmurer :

— Oui ! les lésions !… Mais cela n’explique pas tout !…

— Eh bien ! continue-t-il tout haut, sachez que vous ne trouverez pas… ce que vous cherchez par ici. La personne que vous avez le grand tort de vouloir… vous concilier ?… que sais-je ? n’est plus dans l’établissement.

» Peut-être vous rendrai-je service en vous disant ce qui est arrivé ; tout au moins, mes paroles se-