Page:Nau - Force ennemie.djvu/26

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

pièce, tout secoué de l’accès de rage qui m’a fait sauter du lit.

Bid’homme hulule :

— Léonard ! cochon ! barbouillé ! ici tout de suite !

Mon « gardien » n’était pas loin. Le voici, épouvanté, ses yeux pâles tout ronds, sa longue moustache plus éplorée que jamais. Il entre, suivi de Bid’homme qui le pousse devant lui et jure comme un défroqué : « Sacré nom de »… toutes sortes de choses ! Il y en a bien pour deux minutes de ces sacrés noms plus profanes que sacrés, car j’entends surtout parler d’enfants de femmes plutôt immodestes, d’hôtelleries où ces mères d’une triste progéniture prennent pension sous l’œil tolérant de la police, de hauts pontifes certainement peu délicats dans leurs goûts, d’insectes, de poissons, d’… anciennes génisses, etc. etc…

Il est couleur de prune de monsieur, — Bid’homme ! Le flot de sa coléreuse éloquence finit par se filtrer de jurons et il vocifère, le nabot :

— Ce sagouin-là ! Vous m’entendez, Léonard ! Vous allez me le coller dans une baignoire… Et pas d’eau chaude !… l’autre robinet ! D’abord il « pue ! » (J’espère que cette assertion est gratuite). « Oui, il pue, le cochon ! Et vous m’aérerez la porcherie où il couche ! Quand il sera calmé et désinfecté, vous me l’emmènerez dans les cours et dans les « terrains » (puisque c’est l’habitude ici !) pour le fatiguer, l’éreinter un peu. Vous le ferez marcher au