Page:Nau - Force ennemie.djvu/264

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hélas ! ce qui aggravait sa faute, repoussé le trop ingénieux et balsamique petit appareil tout contre l’assiette du Père Gigoudas, son voisin, en murmurant avec politesse : « Merci, mon Père, bien obligé, mais je n’en prends jamais ! »

» Malgré ta moustache grisonnante, je t’ai cru, tout à l’heure, subitement rajeuni de vingt-deux ans ! Il ne manquait au tableau que la hure noirâtre, les crocs blancs et le regard en lame d’eustache du Père Bougniassou, furibard de ce qu’il prenait pour un outrage à son Supérieur. — Franchement, as-tu été au café avant de venir ?

— Je ne suis arrivé que trop parfaitement à jeun !

— Alors quoi ? Qu’est-ce que tu as ?

— J’aime mieux te le dire tout de suite. Je sais que j’ennuie Adrienne et sa physionomie juste, mais sévère me rend malade.

— Et moi qui avais l’intention de te garder avec nous, puis de t’emmener dans l’Inde l’année prochaine !

— Puisque ta femme ne se déplace plus, j’irai dans l’Inde très volontiers avec toi ; mais quant à rester ici, c’est au-dessus de mes forces. Je tâcherai de te voir tous les jours ; mais il faut que je demeure à part, dans un endroit où les dames « comme il faut » n’auront pas accès.

Et Kmôhoûn, profitant de ce que je ne pensais plus à lui, me force d’ajouter :

— Ah ! quand tu seras veuf !…