Page:Nau - Force ennemie.djvu/269

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— … Comment je l’ai appris ? À la suite d’une scène avec ta belle-sœur, la première que nous ayons jamais eue ensemble et que je préfère ne pas te raconter, tu comprends ! Je ne t’ai dit qu’une seule chose vraie, — (misérable vieux menteur que je suis !) — à savoir que je partais ce soir pour Vassetot et que j’allais démolir Froin. J’ignorais la nouvelle direction Le Lancier et les malheurs du pauvre bonhomme que je calomniais très innocemment. Me pardonneras-tu ?

Si je lui pardonne ? La belle question ! Je reconnais bien là mon vieux Julien. Il s’exaspérera le plus généreusement du monde, voudra rompre les os d’une série d’ogres réels ou imaginaires mais ne consentira jamais à reconnaître que sa femme, l’atroce gredine ! — s’est montrée aussi royalement infecte dans sa haine bête et injustifiable que le Roffieux dans sa ridicule « jalousie », peut-être « panachée » de cupidité.

Kmôhoûn a beau me harceler, répétant vingt fois de suite : « Tu vois ! Ton frère est comme les autres ! » il est bien forcé d’admettre que ma conviction est faite et qu’il perd son temps. Il en revient bientôt à sa première idée :

— Alors ne te laisse pas distraire de tes projets par ces révélations sur la beauté des sentiments familiaux et dépêche-toi de savoir où tu trouveras ta « princesse ».

Je tremble déjà de l’imprudence que j’ai commise. N’aurais-je pu attendre une absence du tkou-