Page:Nau - Force ennemie.djvu/277

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selle votre fille en aune couche épaisse et solide…

Je sens que je blêmis… Ah ! il faut que l’atroce Kmôhoûn ait collaboré à cette jolie phrase ! Et de fait, le misérable rit en moi de toutes ses forces. Il est heureux que je sois le seul à percevoir ce rire. Je lis une colère haineuse, méchante, sur tous les visages des Jagre. Le père va m’hypnotiser. Ses prunelles sont devenues comme phosphorescentes. Puis il relève son petit menton à peine dessiné ; un mépris immense dilate ses narines. Il se retourne vers mon frère et lui dit, comme pour bien marquer que je ne suis pas là, que les derniers propos sont nuls et non avenus :

— Comme vous le faisiez remarquer, mon ch… monsieur Veuly… …Et la conversation continue encore cinq minutes environ, très froide et très cérémonieuse.

Julien fit un mouvement pour se lever, mais Mme Jagre ne veut pas qu’il puisse se vanter d’être parti de son plein gré. Son mufle se fronce de rides perpendiculaires et sa voix retentit, caverneuse :

— Nous sommes trop dans la pièce. Nous fatiguons mon mari : Je me retire un instant avec les enfants… Au revoir, monsieur Veuly…

Tout le monde est déjà debout, sauf le matou convalescent.

Ô ces gens malades de « comme-il-faut » !

Mon frère a été sur pied avant les autres : Il sa-