Page:Nau - Force ennemie.djvu/98

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vous m’avez dit tout à l’heure qu’un de mes parents viendrait Lundi et vous ne l’avez pas nommé, craignant sans doute une explosion de colère. Je vais vous le nommer, moi : c’est Roffieux, — celui qui m’a amené ici. Je vous jure que je n’ai aucun mauvais dessein contre lui. Je n’aurai pas l’hypocrisie de vous dire que je le porte dans mon cœur, mais si je sors de Vassetot, rien de fâcheux, j’en réponds, ne lui arrivera par ma faute. Je ferai ce qu’un brave homme doit faire dans ces cas-là. Je m’éloignerai le plus possible de lui, très dégoûté de sa personne et peu désireux de retomber sous sa coupe, mais l’idée de lui jouer quelque vilain tour ne me viendra même pas !

Mes paroles ont produit une certaine impression sur le Docteur Froin. Cependant il lui reste peut-être un doute : les fous sont si dissimulés ! Mais l’impression s’accentue à mesure qu’il pèse les termes de mon plaidoyer. Je le vois qui hoche presque imperceptiblement la tête. Il lui vient un bon sourire qu’il réprime très mal. Il se lève, — assez difficilement, — me donne une poignée de main et conclut :

— Allons, allons ! Tout me paraît décidément en excellente voie ; cela n’aura été rien. Vous aurez fait une petite villégiature et ce sera tout. Mangez bien, promenez-vous sans trop vous fatiguer dans les jardins, — avec ou sans Léonard, — je le préviendrai, — lisez des choses gaies, de l’Alphonse Allais, du Shoomard, du Courteline, du Franc