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Vers la Fée Viviane


Mais que, — fouettée de brise, — une grille fleurie
Laisse neiger de maigres flocons de jasmins
Qui sèment le ruisseau noir d’étoiles candides,
Voici les yeux briller, voici les maigres mains,

Tremblantes d’une joie fiévreuse et puérile,
Râcler la boue durcie, glaner d’un geste fou,
Épousseter, lisser les fleurettes souillées,
Les palper amoureusement de leurs doigts roux ;

Et je crois voir de pauvres vieilles courtisanes,
De celles qu’un rôdeur ivre sait éconduire,
Navrées de se survivre — et soudain exultantes
Pour la blanche caresse d’un jeune sourire.