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l’attention la plus scrupuleuse à un autre genre d’exception, à celle des maladies nerveuses, soporeuses, convulsives & même chroniques. Il n’y a point de terme connu alors pour garder les morts, tant que le visage ne se décompose pas, & que le corps n’exhale aucune mauvaise odeur, & c’est un devoir d’attendre ces funestes symptômes ; car l’on connoît l’exemple d’une personne chérie qui a recouvré la vie après quinze jours de mort apparente, parce qu’on n’avoit pas voulu s’en séparer, tant qu’elle ne présentoit rien de hideux à la vue, ni de dangereux par la corruption. Il faut encore observer que dans ce cas, le malade doit avoir toujours le visage exposé au grand air, quoique le corps soit couvert dans son lit.

La seule difficulté qui se présente contre les précautions que nous venons d’indiquer pour la garde des morts, est la répugnance qu’aura le peuple de rendre de longs soins, dont l’utilité ne frappe pas ses sens, & qui contrarient ses occupations habituelles. Pour faciliter donc l’exécution des nouveaux règlemens, il conviendroit de construire près des