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LE DOCTORAT IMPROMPTU

mal ; mais j’avais besoin qu’il entrât en scène, afin que je fusse dispensée de pousser plus loin un rôle que je sentais ne pouvoir soutenir avec vérité… Le prétendu criminel dit tout ce qu’il voulut ; je me tirai d’affaire avec un air de demi-colère que je n’avais point de peine à laisser dégénérer par degrés en indulgence. Ma position exigeait ce petit manége. Quelque coupable que pût-être, dans le fait, celui que son intention et surtout son amour justifiaient si bien, sa cause n’était pas à beaucoup près la plus mauvaise. Sans ma faute, quelle eût été la sienne ! Il s’agissait donc de détruire l’impression que ce qu’avait vu Solange (eût-il été plus enfant encore) ne pouvait manquer de faire naître dans son esprit.

« Cependant, au lieu de se prévaloir de sa découverte et de la prise qu’elle lui donnait sur moi, le pauvre petit, toujours contrit, toujours suppliant, couvrait ma main de baisers. — Belle, mais perfide main (disait-il), je te caresse, et j’y