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BILLETS D’AUTOMNE

Notes d’un Solitaire alsacien



L’été a fui, les nuits sont longues et le lent crépuscule qui envahit doucement le ciel appelle la rêverie mélancoliquement douce des soirs d’automne. La lune monte lentement, tout là-bas, par-dessus les maisons de Paris et les arbres dénudés des jardins de ce quartier lointain et paisible. Ses rayons blancs font scintiller les vitraux des fenêtres et miroiter, par moments, l’or passé des livres, vieux compagnons muets de ma solitude. Le feu assoupi ne lance plus d’éclairs et les spirales, vaguement bleues, de ma vieille pipe d’Alsace se diffusent, en de larges cercles ondulants, dans la clarté pâle des rayons lunaires.