Page:Nerval - Élégies nationales et Satires politiques, 1827.djvu/121

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Comme ce Martignac qu’on a déjà vanté,
Entonner l’hymne auguste à ta prospérité….
Voudrais-tu, dès l’abord, connaître ma personne ? —
Je me nomme Beuglant[1] : à ce nom qui t’étonne ?

Peut-être il te souvient que l’un de mes écrits
Fit rire à tes dépens les cadets de Paris ;
C’était, à ce qu’on trouve, une pièce assez drôle,
Et ta noble excellence y jouait un beau rôle….
Oh ! tu l’as fort bien pris ; un autre aurait, dit-on,
Mis l’ouvrage à l’index, et l’auteur en prison ;
Mais toi, quand un mouchard, croyant faire œuvre pie,
Du livre à peine éclos te porta la copie,
Tu ne dépêchas point un mandat à l’auteur ;
Mais tu ris en ta barbe et dis : C’est un farceur[2] !

C’était fort bien agir, et ma reconnaissance
D’un poëme déjà t’a donné l’espérance ;
En attendant le jour désigné par le sort,
Pour voir ou sa naissance, ou peut-être sa mort,
Je voudrais avec toi jaser pour me distraire ;
Histoire de parler, car c’est peu nécessaire.

  1. Le Cuisinier d’un grand homme avait paru avec le pseudonyme de Beuglant.
  2. Historique.