Page:Nerval - Élégies nationales et Satires politiques, 1827.djvu/68

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Fixons les yeux sur le mensonge,
Pour ne pas voir la vérité.

V.

Aimons au printemps de la vie,
Afin que d’un noir repentir
L’automne ne soit point suivie ;
Ne cherchons pas dans l’avenir
Le bonheur que Dieu nous dispense ;
Quand nous n’aurons plus l’espérance,
Nous garderons le souvenir.

VI.

Jouissons de ce temps rapide,
Qui laisse après lui des remords,
Si l’amour, dont l’ardeur nous guide,
N’a d’aussi rapides transports :
Profitons de l’adolescence,
Car la coupe de l’existence
Ne pétille que sur ses bords.