Page:Nerval - Élégies nationales et Satires politiques, 1827.djvu/73

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Eh ! quels rois bienfaiteurs n’a-t-il pas effacés ?
Que n’a-t-il pas tenté pour l’honneur de la France ?
À quel degré sublime il porta sa puissance !
C’est par lui qu’elle a vu ses vainqueurs repoussés,
Que ses armes partout ont porté sa mémoire,
Que, des climats brûlans jusqu’aux climats glacés,
Le nom de chaque plaine est un nom de victoire !

Trop heureux s’il n’eût point passé le Rubicon : —
Maintenant, il est là ! — Que dis-je ? Si la terre
Ne garde ici de lui qu’une vaine poussière,
À peine l’univers peut contenir son nom ;
Et ce nom, qui grondait à l’égal du tonnerre,
Est sur le cœur des rois demeuré comme un plomb !…
Car il fut un de ceux qui méprisent la vie,
Qui, rois de l’avenir, survivent au trépas :
Mortels, dignes du ciel, que le ciel nous envie !
Mortels, que la mort frappe…, et n’anéantit pas !

*


Île de l’Océan, salut à ton rivage !
Le monde entier te doit un éternel hommage.