Page:Nerval - Choix des poésies de Ronsard, 1830.djvu/134

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Le jouet de ta fraude, et fable du vulgaire.
Tant s’on faut que jo vueille k tes loix me ranger,
Que je ne vouqrois pas deux heures te loger,
Ny voir ny caresser. Sors d’ici, piperesse :
Tu portes à grand tort l’état d’une déesse.
Ainsi tout furieux la nymphe je tançois, .
Quand elle me rospond que j’estoisun françois»
Inconstant et léger, etvraymeht un poète,
Qui a le cerveau creux et la teste mal faite. .
Il faut, ce me disoit, corrompre ton destin,
Changer ton naturel, te lever au matin,
Te coucher à mi-nuict, et apprendre a te taire,
Et qui plus est, Ronsar à n’estre volontaire.
Il faut les grands seigneurs courtiser et chercher,
Yenir à leur lever, venir à leur coucher,
Se trouver à leur table, et discourir un conte,
Estre bon importun, et n’avoir point honte.
Voilà le vray ojho^mn que tu 4ois retenir, v
Situ veux prqmptementauxjio.nueùrs parvenir,
Et non faire des vers, ou jouer’sur la lyre ;
Ce sont pauvres mestiers dopt on ne fait que rire.
Au temps deorois passés j ?avois le front tfcenteur,
Le parler d’un trompeur, les yeux d’un affronteur.
Maintenant je suis ferme et pleine d’asseurarîce :