Page:Nerval - Choix des poésies de Ronsard, 1830.djvu/16

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l’établissement du système classique en France ; on n’avoit pas jusques-là appuyé assez sur cette circonstance, à cause du peu de cas que l’on faisoit,àtort, des poètes du seizième siècle. Nous dirons donc maintenant : existoit-il une littérature nationale avant Ronsard ? mais une littérature complète, capable par elle- même, et à elle seule, d’inspirer des hommes de génie, et d’alimenter de vastes conceptions ? Unesimple énumération va nous prouver qu’elle existoit : qu’elle existoit, divisée en deux par- ties bien distinctes, comme la nation elle-même, et dont par conséquent Tune que les critiques allemands appellent littérature chevaleresque sembloit devoir son origine aux Normands, aux Bretons, aux Provençaux et peut-être aux Francs (la noblesse s’en empara), dont l’autre, native du cœur même de la France, et es- sentiellement populaire est assez bien carac- térisée par l’épithète de gauloise

La première comprend : les poèmes histo- ’ riques, tels que les roumans de Hou ( Rollon ) et du Brut y la Philippide,le combat des trente