Page:Nerval - Choix des poésies de Ronsard, 1830.djvu/192

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De là je viens disner, faisant sobre repas,
Je rends grâces à Dieu : au reste je m’esbas.
Car si l’après-disnéè est plaçante et sereine,
Je m’en vais pourmencr tantost parmy la plaine,
Tantost en un il 1 âge, et tantost en un bois,
Et tantost par les lieux solitaires et cois. »
J’ayme fort les jardins qui sentent le sauvage^
J’ayme le flot de l’eau qui gazouille au rivage.
Là, devisant sur l’herbe avec un mien amy,
Je me suis par les fleurs bien souvent endormy.
A l’ombrage d’un saule, ou lisant dans un livre,
J’ày cherché le moyen de me faire revivre’,
Tout pur d’ambition ».et4des soucis cuisans,
Misérables bourreaux d’un tas de médisans »
Qui font (comme ravis) les prophètes en France,
Pippans les grands seigneurs d’une belle apparence.

Mais quand le ciel est triste et tout noir d’épaisseur »
Et qu’il ne fait aux champs uy plaisant ny bien seur»
Je cherche compagnie, où je joue à la prime»
Je voltige, ou je saute, ou je lutte, ou j’escrime,
Je dy le mol pour rir«, et à la vérité
Je ne loge chez moy trop de sévérité.
Puis quand ia nuict brunetto a rangé les étoiles»