Page:Nerval - Choix des poésies de Ronsard, 1830.djvu/234

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Car le Vers plus coulant est le vers plus parfait.
Dès qu’un nouveau poète a la cour se présente,
Je veux qu’à l’aborder finemeht on le tente ;
Car, s’il est ignorant, tu sçauras bian choisir
Lieu et temps à propos pour en donner plaisir : ’
Tu produiras partout ceste beste, et, en somme,
Aux dépens d’un tel sot tu seras galant homme.
S’il est homme sçavant, il te faut dextrement
Le mener par lé nez, le louer sobrement,
Et d’un petit|ouri8 et branlëmént de teste,
Devant les grands seigneurs, lui faire quelque feste ;
Le présenter au roi,’ et dire qu’il 1 fait bieh,
Et qu’ila mérité qu’on lui fasse du bien.
Ainsi,$tehânt toujours le pauVfe homme sous bride,
Tu te feras valoir’éh lui servant de guide ;
Et combien que tu sors d’envie époinçonné,
Tu ne seras pour tel toutefois soupçonné.
Je te veux ënseigrfer Wn autre point notable,
Pour ce o^ue de la cô’Ur l’écblé o’estla table :
Si tu veux proniptëmëntën horihe’ur’patvénir,
C’est où plus sagement il të’iaUt maintenir ; ;
Il faut toujoursavoir le pèfit mbfrpôiïrlire ;
Il faut des lieux communs qu’à tout propos on tire,
Passer^çe £m«0m ne sçait » etrse montrer gavant
En ce que l’on a lu deux ; ou trois soirs de Va n t.