Page:Nerval - Choix des poésies de Ronsard, 1830.djvu/302

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Le repos, les Jeux la liesse,
Le peu de soin de la jeunesse,
Et tous les plaisirs m’ont laissé t
Maintenant rien ne me peut plaire,
Sinon, dévot et solitaire,
Adorer l’œil qui m’a blessé.
D’autre sujet je ne compose ;
Ma main n’éorit pk’s d’autre chose ;
Là, tout mon service est rendu ;
Je ne puis suivre une autre voie ;
Et le peu de temps que j’emploie
Ailleurs, je l’estime perdu.
Quel charme, ou quel dieu plein d’envie,
A changé ma première vie,
La comblant d’infidélité P
Et toi liberté désirée,
Déesse, où t’es-tu retirée ?
Retourne, ô douce liberté.
Les traits d’une jeune guerrière,
Un port céleste, une lumière,
Un esprit de gloire animé,
Haut discours, divines pensées,
Et mille vertu s amassées,
Sont les sorciers qui m’ont charmé.