Page:Nerval - Choix des poésies de Ronsard, 1830.djvu/344

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Je laisse oheoir la teste ; et bien peu s’en fallut,
Remettant par dépit en la mort mon salut,
Que je n’allasse lors la teste la première,
Me jetter du Pont-Neuf à bas en la rivière.
Insensible, il me traisne en la cour du palais,
Ou trouvant par hasard quelqu’un de ses valets,
Il l’appelle, et lui dit t Holàl hau I Ladre ville,
Qu’on ne m’attende point, je vais disner en ville.
Dieusçait si ce propos me traversa l’esprit 1
Encor n’est-ce pas tout : il tire un long escrit,
Que voyant je frémis. Lors, sans oagcolierie :
Monsieur, je ne m’entends à la chicannerle,
Ce lui di-je, feignant l’avoir veu de travors.
Aussi n’en est-ce pas ; ce sont de meschants vors,
( Je cogncu qu’il estoit véritable à son dire, )
Que, pour tuer le temps, je m’efforce d’escrire ;
Et pour un courtisan, quand vient l’occasion,
Je monstre que j’en sçais pour ma provision.
Il lit ; et se tournant brusquement par la place,
Les banquiers éstonnezédmiroient sa grlmaoe,
Et monstroient en riant qu’ils ne lui eussent pas
preste sur son minois quatre doubles ducats
( Que j’eusse bien donnés pour sortir de sa patte ).
Jel’escoute ; et durant que l’oreille il me flatte,
( Lo bon Dieu sait comment), à chaque fin de vers