Page:Nerval - Choix des poésies de Ronsard, 1830.djvu/69

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Le bateau de Charon,
Quand l’ame nue arrive
Vagabonde en la ribe
De Styx et d’Acheron.

Toutes choses mondaines,
Qui Testent nerfs et veines,
La mort égale prend,
Soient pauvres ou soient princes
Dessus toutes provinces
Sa main large s’étend.

Qu’à bon droit Prométhée,
Pour sa fraude inventée,
Souffre un tourment cruel
Qu’un aigle sur la roche
Luy ronge d’un bec croche
Son cœur perpétuel !

Depuis qu’il eut robée
La flamme prohibée
Pour les Dieux despiter,
Les bandes incognues
Des fièvres sont venues
Nostre terre habiter.

Et la mort despiteute ;