forme de l’odelette aimée, — sur le rhythme sautillant d’un orchestre d’opéra.
Mais vous me rappelez, mon cher ami, qu’il s’agissait de causer poésie, et j’y arrive incidemment. — Reprenons cet air académique que vous m’avez reproché.
Je crois bien que vous voulez faire allusion au mémoire que j’ai adressé autrefois à l’Institut, à l’époque où il s’agissait d’un concours sur l’histoire de la poésie au xvie sièclee siècle. Je l’ai retrouvé, et il intéressera peut-être les lecteurs, comme le sermon que le bon Sterne mêla aux aventures macaroniques de Tristram Shandy.
IV
LES POËTES DU XVIe SIÈCLE
Il s’agite actuellement en littérature une question fort importante : on demande si la poésie moderne peut retirer quelque fruit de l’étude des écrivains français, antérieurs au xviie sièclee siècle.
L’académie des Jeux floraux avait même indiqué ce sujet pour son prix d’éloquence de cette année ; et l’on sent bien que, si une académie de province hasarde une pareille question, c’est que le statu quo de Malherbe et de Boileau menace terriblement ruine.
J’ignore si le procès-verbal annuel des Jeux floraux est déjà publié : à Paris, nous ne le voyons guère ; mais un journal de province, qui donnait dernièrement quelques détails sur ce concours, nous apprend que le morceau couronné répondait affirmativement à la question.
Elle y était vue de haut et traitée largement, comme on dit aujourd’hui : « Le moyen âge, s’écriait le lauréat, déborde sur nous par la littérature… L’imagination peut seule rouvrir les sources du génie ; elle s’est précipitée sur les temps barbares ; elle y a cherché les vivantes puissances du moyen âge, le christianisme, la chevalerie, les querelles religieuses, les révo-