Page:Nerval - Les Illuminés, 1852.djvu/5

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Ces réflexions m’ont conduit à développer surtout le côté amusant et peut-être instructif que pouvait présenter la vie et le caractère de mes excentriques. — Analyser les bigarrures de l’âme humaine, c’est de la physiologie morale, — cela vaut bien un travail de naturaliste, de paléographe, ou d’archéologue ; je ne regretterais, puisque je l’ai entrepris, que de le laisser incomplet.

L’histoire du xviiie siècle pouvait sans doute se passer de cette annotation ; mais elle y peut gagner quelque détail imprévu que l’historien scrupuleux ne doit pas négliger. Cette époque a déteint sur nous plus qu’on ne le devait prévoir. Est-ce un bien, est-ce un mal, — qui le sait ?

Mon pauvre oncle disait souvent : « Il faut toujours tourner sa langue sept fois dans sa bouche avant de parler. »

Que devrait-on faire avant d’écrire ?