Page:Nerval - Les Illuminés, Lévy, 1868.djvu/197

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Toujours vous aimer ; et surtout la villanelle si gaie dont voici quelques couplets.

Que de maux soufferts,
Vivant dans vos fers, Thérèse !
Que de maux soufferts.
Vivant dans vos fers !

Si vers les genoux
Mes bas ont des trous, Thérèse,
À vos pieds, je les fis tous,
Ainsi qu’on se prenne à vous !
Si vers les genoux, etc.

Et mes cinq cents francs
Que j’avais comptant, Thérèse ?
Il n’en reste pas six blancs ;
Et qui me rendra mon temps ?
Et mes cinq cents francs, etc.

Vous avez vingt ans.
Et mille agréments, Thérèse ;
Mais aucun de vos amans
Ne vous dira dans vingt ans :
« Vous avez vingt ans, etc. »


Nous avons dit que l’Opéra-Comique devait à Cazotte le sujet du Calife de Bagdad; son Diable amoureux fut représenté aussi sous cette forme, avec le titre de l’Infante de Zamora. Ce fut à ce sujet sans doute qu’un de ses beaux-frères, qui était venu passer quelques jours à sa campagne de Pierry, lui reprochait de ne point tenter le théâtre, et lui vantait les opéras bouffons comme des ouvrages d’une grande difficulté.

— Donnez-moi un mot, dit Cazotte, et, demain, j’aurai fait une pièce de ce genre à laquelle il ne manquera rien.

Le beau-frère voit entrer un paysan avec des sabots :

— Eh bien, sabots, s’écria-t-il, faites une pièce sur ce mot-là.

Cazotte demanda à rester seul ; mais un personnage sin-