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LORELY

le chevalier. J’espère que vous me permettrez ce titre, bien que je ne sois qu’un journaliste de très mince importance ; j’écris, comme vous, dans la Gazette germanique ; un simple filet typographique sépare vos puissantes idées politiques de mes humbles observations morales, archéologiques, et quelquefois littéraires.

léo. Prenez la peine de vous asseoir, monsieur.

le chevalier. Je suis chargé d’une lettre du propriétaire gérant de la Gazette germanique… triste message ! je veux dire pour moi, pour lui…

léo. Qu’est-ce donc ? Vous me permettez, mesdames ?…

marguerite. Eh bien ?

le professeur. Que dit cette lettre ?

léo. Mon père… nous étions trop heureux !… nous aurions dû sacrifier quelque chose aux divinités mauvaises ! Une seconde fois, monsieur, soyez le bienvenu… comme si vous n’apportiez pas le malheur dans une famille.

le professeur. Qu’y a-t-il donc ?

marguerite. Au nom du ciel !

léo. Il y a qu’un de mes articles a fait saisir le journal, et que le propriétaire a été condamné à vingt mille florins d’amende et à cinq ans de prison.

le chevalier. Et tous les rédacteurs exilés, bannis… Vous voyez… un débris.