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LORELY

partage voire conviclion et votre désir. J’ai discuté souvent à Londres, avec plusieurs des hommes politiques les plus célèbres de ce temps-ci, votre plan de fédération entre les petits États souverains de l’Allemagne ; le traité de commerce dont vous avez fixé les bases ; la résistance qui peut être opposée par nous à l’envahissement des grandes puissances : tout cela nous a séduits comme pensée libérale et convaincus comme application. Vous me demanderez des garanties. Je suis prêt à accorder ce qui sera juste et possible.

léo. Mais j’hésite, moi, monseigneur… Je voudrais réfléchir…

le prince. Vous hésitez, monsieur ? quand je vous offre toute liberté, tout pouvoir ! vous hésitez ? et vous avez bien osé tout menacer, tout ébranler, tout ruiner peut-être… La critique vous a été facile, et vous reculez devant l’œuvre ! Vous avez pris de votre propre volonté un pouvoir sur les esprits, dont vous ne voulez user que pour le mal et le désordre !… Ah ! monsieur !… devant Dieu qui nous voit et qui a attaché à votre talent les devoirs qu’il a marqués à ma position ; devant Dieu qui juge ici l’écrivain et le prince… vous n’avez pas le droit de me répondre non !

léo (avec effort). C’est vrai.

le prince. Où donne cette porte ? dans votre cabinet.’